FRANCE | EUROPA CITY




Europa City | BIG Architectes | 2012

Republication de ce post car débutera le 17 mars 2016 jusqu'au 30 juin, un débat public concernant le monstre Europa City, organisé par le promoteur (groupe Auchan) et la Commission nationale du débat public.

La compétition internationale entre les villes-états, impose à présent des nouveaux lieux de consommation, de plaisirs, de loisirs, de culture et d'oisiveté, non plus disséminés ou éparpillés dans la ville, mais agglomérés intimement et concentrés dans un même espace, pratiquement, sous un même "toit". Le gigantisme qui caractérise ces nouveaux complexes ludico-commerciaux en font des monuments touristiques à vocation internationale : parmi les plus remarquables, The Dubaï Mall dispose de 836.000 m² d'activités sur une aire de 1.200.000 m², le West Edmonton Mall au Canada s'étend sur 500.000 m², le New South China Mall aligne 660.000 m² d'un seul tenant [d'ailleurs quasi abandonné], concurrencé par l'ouverture prochaine de l'American Dream, Meadowlands près de New York, d'une surface de 700.000 m². En France, le plus imposant centre commercial, l'affreuse Belle-Epine en région parisienne, propose seulement, et sans autres attractions-distractions pour le chaland outre un multiplex, 140.900 m² de surfaces commerciales, banales, sans caractère, ni originalité. 



Telle sera donc la vocation d'Europa City, complexe industriel dédié aux activités commerciales, implanté au cœur du Triangle de Gonesse, qui regroupera sur une emprise de 80 hectares : 50.000 m² d’équipement dits “culturels” (une grande halle d’exposition, deux salles de spectacles, une autre dédiée au cirque…), des espaces de loisirs (dont un parc à neige avec une piste de ski indoor, un complexe aquatique, etc.), environ 500 boutiques, des hôtels, des restaurants, et des bâtiments administratifs.  Ce monstre du groupe Auchan, a obtenu les faveurs et les recommandations du maire socialiste de Gonesse, des collectivités locales du Grand Roissy, de l’EPA plaine de France, et de l'Atelier International du Grand Paris [AIGP], l'institution réunissant sous la tutelle, entre autres, du ministère de l'égalité du territoire et du logement, grands administrateurs de l'Etat et équipes de concepteurs en charge de l'aménagement du Grand Paris. Selon l'AIGP Europa City doit contribuer, à l'instar de la tour Eiffel, du stade de France, de Disneyland Paris, etc.,"au développement des fonctions métropolitaines et au rayonnement international et touristique du Grand Paris, tout en améliorant la qualité de vie et les services offerts aux habitants."  

Le projet Europa City, aurait été approuvé par le président Hollande en personne, après l'avoir été  - officieusement - par son prédécesseur, Nicolas Sarkozy : les grandes directives politiques concernant l'aménagement du territoire - dont notamment Grand Paris -, l'urbanisme - dont les déréglementations - et l'architecture - dont l'habitat social, les Partenariats Public Privé (PPP), etc. -, décidées par l'ancienne majorité, sont intégralement reconduites par le gouvernement socialiste. Aucune rupture n'a affecté ces domaines et marqué le passage politique d'une majorité à l'autre, y compris pour le Parti Europe Ecologie Les Verts. Qui savent mieux que quiconque que ces "usines de distribution" sont parmi les plus polluantes [1]. 












ARCHITECTURE [du] LIQUIDE


Le concept, ou le geste architectural, répond d'une manière simpliste, à plusieurs contraintes, mais une domine plus particulièrement  : celle de l'obsession sécuritaire qui a défini la forme générale d'un atoll refermé sur lui-même, soit la plus parfaite géométrie du génie militaire pour assurer l'hermétisme et la protection maximum. Un hermétisme parfaitement adapté à l'architecture commerciale qui, en outre, place le centre au coeur même de l'édifice : l'environnement marchand est ici totalitaire, ici la mise en scène est une fin en soi. Une forme urbano-architecturale que l'on retrouve, pour les mêmes raisons, dans plusieurs réalisations commerciales :

Le parc commercial [réalisé] Atoll à Angers 

Le parc commercial [projet] Wawes à Metz



Centro commerciale [réalisé] Buono Volcano [Renzo Piano architecte]




et Europa City :



Des forteresses sécuritaires, des enceintes stades offrant le spectacle des marchandises, une architecture aux formes courbes, liquides, qui suggèrent l'ouvrage du sociologue Zygmunt Bauman : Le Présent Liquide, sous-titré : Peurs sociales et obsession sécuritaire

« Les tranchées fortifiées (abords infranchissables) et les bunkers (bâtiments massifs étroitement gardés) qui visaient à tenir les inconnus à l'écart et à leur barrer le passage sont en train de devenir l'un des aspects les plus visibles des villes contemporaines, même si leurs concepteurs font de leur mieux pour que ces constructions se fondent dans le paysage urbain, ''normalisant'' ainsi l'état d'urgence dans lequel vivent au quotidien les habitants des villes, obsédés par la sécurité sans jamais être sûrs d'y parvenir.»

La simplicité de l'allégorie planimétrique, est complexifiée par la sophistication des surfaces  courbes, molles, évanescentes, liquides, qui se donnent en spectacle et assurer d'autres fonctions, pour l'essentiel de propagande. Ces fausses ondulations du sol, cet ensemble de vagues courbes verdoyantes et artificielles, tentent de camoufler au mieux la monumentalité de la mégastructure, de la liquider. La liquidation de l'architecture doit magnifier, dans les cas d'Europa City et de Volcano Buono, un environnement artificiel-naturel dans sa globalité, une forme monomorphe fluide et continue, inscrite dans le grand paysage. 

Cette dissolution méta-paysagère n'est autre qu'une tentative d'unification de la ville et de la campagne ; "l'urbanisme qui détruit les villes reconstitue une pseudo-campagne" analysait Guy Debord dans La société du spectacle. Mais les tentatives pathétiques d'Europa City et de Volcano Buono, imposent une régression quasi mystique à l'âge primitif, au Jardin d'Eden, à la nature plus qu'à la campagne : elles ont dépassé le stade précédent érigeant les forum et agora, en tant qu'éléments structurants des premiers grands centres commerciaux français. Europa City n'invente rien, mais s'inscrit dans cette nouvelle mode de l'architecture Camouflage, pseudo-Organique, ou Mimétique, neutralisant l'architecture par le recours à la Nature artificielle et parfois rendue à l'état sauvage. La fausse colline imaginée par l'architecte Jean Nouvel pour le concours du Musée de l'évolution humaine à Burgos, en Espagne en est l'une des plus parfaites expressions. Plus radical et utopique, le projet de ville imaginé par l'architecte Liam Yuong  [Under Tomorrows Sky] évoque sans conteste des grottes préhistoriques, ici empilées et investies d'une ultra-technologie. 


 Jean Nouvel | Musée à Burgos | 2000


Liam Young | Under Tomorrows Sky 

Mais bien avant d'être un phénomène de mode, l'alliance Nature - Architecture révélait un caractère politique anti-capital, théorisée par les architectes allemands de l'entre-deux guerre. En 1919, l'architecte Bruno Taut, présentait son projet Alpine Architektur suivi en 1920, du livre Auflösung des Städte [La disparition de la ville] ; les Alpes, l'absolu naturel, est soumis à des transformations titanesques par une "Super-Humanité" oeuvrant dans un élan anti-capitaliste pour sa libération, à une fusion symbolique de la Culture et de la Nature, contre l'éloge de la machine et de la ville inhumaine. 

Imiter la Nature aura été une des préoccupations essentielles des jeunes architectes "radicaux" qui gravitent autour de l'année 1968 : Substituer la nature réelle ou fictive à l'architecture est le rêve du moment. Anarchistes, Anti-capitalistes ou Maoïstes, les architectes théorisèrent la disparition de l'architecture, de l'architecte et de la ville capitaliste ; "L'aborigène électrique" de David Greene présentait le projet utopique et politique de libérer l'homme du capitalisme, qui retrouve sa condition primitive grâce à la sophistication des technologies, des réseaux [internet est né] à leur dissimulation [en sous-sol, mécanismes recouverts de lichens et champignons en surface, etc.], à leur intégration-imitation [faux rochers, arbres, troncs d'arbre, etc.] dans la nature rendue vierge, et sous la seule condition de détruire - par le végétal - et d'interdire toute nouvelle construction architecturée. Le nouvel idéal architectural est la disparition de l'architecture, le retour à l'Eden où le naturel et l'artificiel conjugués ensemble s'opposent à la sacralisation et à la représentation de la matérialité de la technologie : l'architecture atteint ici le stade de l'immatériel.  Adams et Eves socialistes, dénudés, peupleront nombre de projets des architectes du groupe italien Archizoom.




Archizoom | No-Stop City | Paysage Interne | 1970


Le projet Europa City présente davantage l'image d'une architecture "ecologiste" mais l'on note l'absence remarquable d'éco-technologies : pas ou peu de capteurs solaires, de verrière vitrées d'éclairage naturel et de ventilation naturelle, ni même d'éoliennes... Rien ne doit perturber l'image générale "naturelle" de la mégastructure, quitte à ce qu'elle soit parfaitement polluante et anti-écologique, ce qu'elle est d'ailleurs. 


Les surfaces, les volumes et les plans courbes qui agitent la matérialité d'un édifice peuvent avoir plusieurs significations, selon l'époque - le rococo par exemple - et les architectes. Ceux du  groupe Archizoom inventèrent les notions de liquidation ou de la liquéfaction de l'architecture et évoquèrent l'évolution de la ville non plus par ses flux mais par sa fluidité, sa dilution dans l'espace. Leur allégorie Structures en liquéfaction [1968] annoncent ainsi la dispersion des formes, des objets marchandises encombrant le quotidien. 





Les structures en liquéfaction | 1968 |  Andrea Branzi & Archizoom 


Cette allégorie, très théorique de la liquéfaction, prélude des concepts plus concrets portant sur l'urbanisme "faible", véritable critique contre l'urbanisme et le système capitalistes [notons qu'à cette époque de gigantesques bidonvilles encerclent les villes de l'Italie tandis que les centres historiques, zones de taudis, connaissent encore des épidémies de choléra, notamment à Naples].  Les quelques passages de Marx et Engels concernant l'opposition ville-campagne constituent le cadre général de la réflexion, mais l'influence des Situationnistes et de La société du spectacle de Guy Debord est capitale. Le chapitre 174 concerne spécialement l'urbanisme commercial : 

« Le moment présent est déjà celui de l'autodestruction du milieu urbain. L'éclatement des villes sur les campagnes recouvertes de ''masses informes de résidus urbains'' (Lewis Mumford) est, d'une façon immédiate, présidé par les impératifs de la consommation. La dictature de l'automobile, produit-pilote de la première phase de l'abondance marchande, s'est inscrite dans le terrain avec la domination de l'autoroute, qui disloque les centres anciens et commande une dispersion toujours plus poussée. En même temps, les moments de réorganisation inachevée du tissu urbain se polarisent passagèrement autour des «usines de distribution» que sont les supermarkets géants édifiés sur terrain nu, sur un socle de parking ; et ces temples de la consommation précipitée sont eux-mêmes en fuite dans le mouvement centrifuge, qui les repousse à mesure qu'ils deviennent à leur tour des centres secondaires surchargés, parce qu'ils ont amené une recomposition partielle de l'agglomération. Mais l'organisation technique de la consommation n'est qu'au premier plan de la dissolution générale qui a conduit ainsi la ville à se consommer elle-même. »



No-Stop city | Diagram residenziali | 1970 | Archizoom


Leur projet No-Stop city [Diagram residenziali, 1970] présente une ville-espace liquide où des cellules, des souches habitables aux formes courbes flottent librement : vision depuis un microscope, ou la nature comme réalité anticompositive.  

Le grand territoire est une échelle de travail et de réflexion fondamentale pour les architectes des années 60, celles des villes nouvelles anglaises, des mégastructures se développant linéairement sur plusieurs kilomètres, des dômes recouvrant Manhattan, et entre autres, de l'apparition du Land Art. Il s'agit de substituer à l'ancien monde urbanisé, un projet de société "marxiste" d'un nouveau monde plus équitable, se développent harmonieusement entre ville-territoire et campagne. Les architectes radicaux récusent ces visions utopiques, et reprenant les thèses de Engels et Marx, annoncent qu'il est inutile d'imaginer l'architecture avant la révolution, de concevoir une forme spatiale "qualitative". Refuser l'utopie sociale, signifie, pour Archizoom, de s'intéresser au quantitatif, c'est-à-dire de répondre aux problèmes de la crise du logement, des taudis et des bidonvilles : "pour le moment, la seule chose qui nous intéresse est que ces maisons [ouvrières] soient beaucoup plus grandes". Ainsi, sans renoncer à l'utopie, leurs propositions contre-utopiques et politiques, s'illustrent par l'absence remarquable de formes qualitatives architecturales, remplacées par une non-forme, une "monoforme" architecturale sans qualité aucune,  mais quantitative, et devant s'inscrire à l'échelle d'un territoire. 




Archizoom | Belvédère | 1969

Les propos théoriques d'Archizoom, prendront forme dans les photomontages "Belvédère", "Structure urbaine monomorphe", et "Roof garden" [1969].  L'architecture minimum n'est qu'un bloc soulevant le sol d'un vaste territoire dont la nature est préservée en toiture. Ces boîtes monomorphes s'implantent sans pour autant rechercher l'intégration à leur environnement qu'elles semblent ignorer. Aucune indication n'est donnée pour expliquer leur brutale implantation, et leur "neutralité" architecturale, leur massivité, suggèrent ainsi leur opportunisme outrancier. Ce passage du qualitatif au quantitatif, évoque, bien sûr, le Réel, l'anti-utopie, et les caractéristiques du capitalisme davantage préoccupé à la quantité [les m²] plutôt qu'à la qualité [les formes] des constructions.  Du qualitatif au quantitatif, thème que l'on retrouve dans La société du spectacle :


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La perte de la qualité, si évidente à tous les niveaux du langage spectaculaire, des objets qu’il loue et des conduites qu’il règle, ne fait que traduire les caractères fondamentaux de la production réelle qui écarte la réalité : la forme-marchandise est de part en part l’égalité à soi-même, la catégorie du quantitatif. C’est le quantitatif qu’elle développe, et elle ne peut se développer qu’en lui.

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Ce développement qui exclut le qualitatif est lui-même soumis, en tant que développement, au passage qualitatif : le spectacle signifie qu’il a franchi le seuil de sa propre abondance ; ceci n’est encore vrai localement que sur quelques points, mais déjà vrai à l’échelle universelle qui est la référence originelle de la marchandise, référence que son mouvement pratique, rassemblant la Terre comme marché mondial, a vérifiée. 



Archizoom | Roof garden | Structure urbaine monomorphe | 1969


Archizoom analysera le gratte-ciel et l'Unité d'habitation de Le Corbusier comme des "inventions quantitatives", dispositifs de reproduction du système, du sol, de la force du travail : "Toutes ces boîtes dispersées sur le territoire (usines, supermarchés, barres de HLM) en seraient les allégories". Ces contre-utopies négatives visent autant à parodier les utopies architecturales sociales qu'elles portent une critique acerbe au capitalisme, alors au paroxysme de son expansion. 


Le groupe anglais Archigram, se distingue des groupes italiens par leur apolitisme assumé, et leur affection pour la culture Pop, insouciante et ironique, même si leurs théories puisent dans le radicalisme politique de Guy Debord, et de l'architecte Constant, longtemps associé aux Situationnistes. Ils tendent davantage vers l'anarchisme hippy, version Love and Peace, et savent apprécier le "culte du désir et de son accomplissement immédiat".  La consommation de masse et populaire y est admise, sous certaines réserves, et les centres de distribution - supermarchés, rues commerçantes, etc. - et au-delà l'environnement urbain, se métamorphosent en happenings continuels, recyclant les signes et enseignes de la consommation en tant que spectacles permanents. Leurs propositions Tuning London de 1972, présentent la Street bazar, le shopping park et d'autres concepts, images ayant contribué à l’avènement de l'architecture libérale-libertaire. Ces belles illustrations concordent parfaitement à celles d'aujourd'hui. 







Archigram | Tuning London | 1972

L'utopie "joyeuse" et inconstructible caractérise la plus grande partie de leur production, mais des projets réalistes sont également élaborés.  Leur projet présenté à l'occasion du concours international de 1969, organisé par la Principauté de Monaco, pour l'édification d'une grande salle polyvalente et de son jardin, sera même déclaré lauréat. On y trouve une sorte de concrétitude dérivée de leurs théories utopiques : architecture semi-enterrée aux toitures végétalisées, omniprésence de la nature "apprivoisée", éléments ludiques dispersés dans le parc : machines camouflées en rochers distribuant des bikinis, et bornes téléphoniques disséminées dans le parc, etc.  Bref, un Fun-Pop architecturé dédié aux jouissances et à l'oisiveté des riches résidents de Monaco. 












Archigram |  Salle polyvalente | Monte Carlo | 1969 - 1973

Le projet ne sera finalement pas réalisé, ainsi que le sporting-club qui les occupèrent pendant trois années. A ce titre, les membres d'Archigram perdront une certaine aura auprès des architectes engagés au sein de la Nouvelle Gauche, qui exprimaient les plus vives critiques contre ses "réactionnaires" petit-bourgeois... Prophètes, ou précurseurs, leurs utopies inconstructible et Pop-Fun, débridées des carcans académiques et constructifs pour la plupart, comme leurs projets à Monaco, ont ébréché l'idéal de la mission sociale thérapeutique de l'architecture. Revendiquées en tant que telles, elles annoncent, introduisent, l'architecture libérale-libertaire, théorisée par Rem Koolhaas, le mentor intellectuel, s'il en est, des architectes du Bjarke Ingels Group [BIG], concepteur  d'Europa City. 



Archigram | Soirée de Gala | Monte Carlo | 1972 



AUCHAN CITY : UN GRAND PROJET EMBLÉMATIQUE ?




EUROPA CITY | le programme (2012)

Onze associations environnementales et citoyennes du Val d’Oise et de Seine-Saint-Denis regroupées au sein du Collectif pour le triangle de Gonesse, contestent le projet de 1,5 à 2 milliards d’euros d’investissement privé pour, à terme, une fréquentation imaginaire comprise entre de 25 et 40 millions de visites par an, contre 15 millions pour Disneyland Paris et 40 millions pour le Forum des Halles à Paris. Leurs membres dénoncent : 

Les expériences d’aménagement passées nous invitent à nous mobiliser contre ce projet chimérique. Gonesse compte déjà six zones d’activités saturées de zones de logistique, dont certaines en friches : Fosses, Marly‐la‐ville, Survilliers, Louvres, Vémars, Goussainville, la plateforme de Roissy, Paris Nord 2 et Garonor. L’est du Val d’Oise et de la Seine-Saint-Denis (Ô Parinor) sont suréquipés en centres commerciaux.
Ces équipements ne sont pas créateurs d’emplois : quand on implante 100 emplois sur le pôle de Roissy, 15 profitent au territoire local et 85 génèrent des flux dans toute l’Ile-de-France et la moitié de la Picardie !
Pire, ils détruisent des emplois : pour un emploi créé dans la grande distribution, 4 emplois seront détruits dans d’autres secteurs de l’économie selon la chambre de commerce et d’industrie de Paris !




Quoi qu’en dise le groupe AUCHAN, déjà présent dans le projet de centre commercial AEROVILLE sur la plate-forme de Roissy, le projet EUROPA CITY n’est qu’un centre commercial de plus, un centre commercial de trop.
Des centaines d’hectares d’espaces agricoles ont été perdus à tout jamais sur notre territoire pour des projets qui excluent ses habitants. Il y a toujours autant de chômage à Gonesse et dans les communes voisines.
Stop à l’hémorragie des terres arables
NON au bétonnage du Triangle de Gonesse par « Europa City », NON à la prolifération de centres commerciaux, NON à la création d’une gare imposée par Auchan
OUI à la création d’emplois de proximité, OUI à un Triangle de Gonesse dédié à un usage agricole, OUI à une agriculture vivrière en Ile de France.

Associations signataires : Amis de la Terre Val d’Oise, Environnement 93, Val d’Oise Environnement, Association de Défense des Habitants de l’Est du Val d’Oise, Association Ecouen Environnement, Aulnay Environnement, Bien Vivre au Thillay, Bien Vivre à Vémars, Association Haut Val d’Oise Ecologie Persan, Association Toulemondeilestbio Arnouville, La Vigie d’Ecouen.





NOTES


[1] Malgré ses efforts pour défendre un projet "écologiquement positif" et exemplaire en matière de développement durable, notamment avec la mise en place d'un Agenda 21, Auchan s'est vu décerner un "prix Pinocchio", catégorie "green washing", par l'association Les Amis de la terre.  A en croire les trésors de communication développés par Auchan, environnement et éthique seraient des valeurs importantes pour le groupe. Pourtant, Auchan s'apprête à sacrifier 80 hectares de terre agricole fertile à Gonesse (Val-d'Oise) pour les remplacer par un immense complexe touristique.  Et le développement durable dans tout ça? Auchan se défend par l'élaboration d'un Agenda21 propre au projet, censé présenter la prise en considération des dimensions sociales et environnementales du groupe. Culture, biodiversité, création d'emplois... Auchan n'hésite pas à utiliser les grands mots et à jouer sur la corde sensible pour légitimer ses ambitions!

Mais ce projet n'est pas responsable!

Chaque année, 820 000 hectares de terres agricoles disparaissent en France, grignotés par l'urbanisation et l'artificialisation. Et la situation de cette partie de l'Ile-de-France est alarmante: 2 900 hectares (soit 28 % de son espace agricole) sont menacés de disparition à l'horizon 2025, alors que les exploitations agricoles aujourd'hui installées dans cette zone sont considérés comme viables.

Pour ce seul projet, ce seraient 740 tonnes de blé par an qui sont abandonnées sur l'autel de la démesure. Europa City est ainsi le parfait exemple du phénomène de spéculation sur les terres agricoles, contribuant à bloquer l'installation de nouveaux producteurs souhaitant développer une agriculture biologique et de proximité.

Récemment, lors de l'ouverture d'un hypermarché du groupe, les responsables de la direction affirmaient fièrement: "Nous avons décidé de nous installer sur une ancienne friche industrielle, nous n'avons pas été consommateur de terrains agricoles et cela, c'est s'inscrire dans le développement durable!". Pour Auchan, les vérités d'un jour ne sont pas toujours celles du lendemain...

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