Penser la ville pour que les riches y vivent heureux

Ouvriers Dubaï / 2010 
François Ruffin
Le monde diplomatique
2007
Dans les principales métropoles occidentales, l’immobilier flambe. Souvent, le prix des appartements y a doublé en dix ans. Si le phénomène paraît enrayé aux Etats-Unis, où la « bulle immobilière » se dégonfle, ailleurs il se poursuit, alimenté par le désir des privilégiés de consacrer une partie de leur fortune à l’achat d’une résidence secondaire (ou tertiaire…) à Madrid, Barcelone, Rome, Londres ou New York. La grande ville redevient désirable. Une fois nettoyée, ripolinée, enrichie, sécurisée, valorisée par de nouveaux musées, elle ne peut plus être peuplée par des habitants en manque d’argent et de culture. Et, justement, elle s’en débarrasse…


« Vous voyez les travaux dans la rue ? » Dehors, des grues s’activent, la poussière vole et les marteaux-piqueurs retentissent derrière les palissades en fer. A l’intérieur de son « espace de vente », M. Eric Foillard, directeur de Marseille République, s’enthousiasme : « Ça va être magnifique, avec des pavés, des trottoirs en granit au sol, des arbres qui n’existaient pas, le tramway, plus ludique, plus aérien que le métro, plus l’Opéra, le deuxième Opéra de France, plus un multiplexe au bout du quai de la Joliette dont l’exploitant sera Luc Besson. Ça va être la Croisette. »
Une mutation ambitieuse : avec ses bouis-bouis vietnamiens, son couscous à toute heure, ses hôtels meublés, la rue de la République – artère centrale qui relie les deux ports – ressemblait moins jusqu’ici aux Champs-Elysées qu’à un quartier populaire de Paris comme la Goutte-d’Or. Mais justement, se félicite M. Foillard, « le centre-ville est en train d’être reconquis », et sa société, détenue par le fonds anglo-saxon Lonestar, allié à la Caisse d’épargne et à la Société générale, participe aux avant-postes à cette « reconquête » : « Sur un îlot vont s’implanter une dizaine d’enseignes de luxe, les françaises les plus prestigieuses. Quatre cent mille croisiéristes par an passent à Marseille, alors c’est une occasion à saisir pour les chaînes : descendre du bateau et avoir des enseignes modernes à distance piétonne... »
On visite, en sa compagnie, les appartements témoins, déclinés en « trois gammes : Haussmann, Design et Elégance ». L’ascenseur pour y accéder est carrelé de faïence : « Nous avons pris modèle sur les grands hôtels. » Les espaces sont « ouverts », « lumineux », avec peu de cloisons et du « volume ». La table est dressée pour un repas aux chandelles, avec une nappe blanche et des assiettes carrées en porcelaine. « La climatisation », le parquet « en chêne », « en hêtre » ou « en merbau » au choix, le « lit à baldaquin » en option, la « baignoire en fonte comme autrefois », etc., justifient sûrement les 3 000 à 4 000 euros le mètre carré. Soit 400 000 euros le duplex. Voilà qui écrème peut-être la clientèle ? « Nos soixante-cinq premiers “réservataires” sont effectivement des cadres et des professions libérales. Parmi nos acquéreurs, nous avons aussi des Anglais, qui travaillent à Londres, et qui ont décidé d’habiter ici. »
Dans une autre pièce, avec des peintures d’art contemporain aux murs, la décoration vise davantage une clientèle « bobo ».
« Oui, oui, absolument, approuve M. Foillard : “bourge” et “bobo”, on fait les deux. Certains acheteurs, par exemple, travaillent au pôle multimédia de la Belle de Mai. Soit dans une chaîne de télévision, soit graphiste, on a des gens comme ça.
Donc, finalement, entre le “bobo”, le bourgeois et le jeune cadre dynamique, vous avez un peu toutes les classes ?
Oui, oui, absolument, absolument. On aura un bon mélange d’âges et de styles de vie. »
Nulle « gentrification » (1) en cours, donc, au contraire : « On va plutôt vers la mixité sociale. Pour l’instant, il n’y a que des gens pauvres ou très pauvres. Certains de nos logements, c’était vraiment Zola, c’était terrible.»
Cette cité idéale tarde à jaillir de terre. Pour l’instant, sur plus d’un kilomètre de long, c’est surtout une ville fantôme. Aux rez-de-chaussée, des portes sont murées. Des rideaux de fer, rouillés, sont descendus sur les devantures des cafés, des snacks, des épiceries, et ne seront relevés qu’à l’arrivée – encore hypothétique – des Dior, Chanel, Sephora... Aux étages, des centaines, des milliers de volets sont fermés en plein jour, et seul un pot de géranium, là-haut, au cinquième, dans l’encadrement d’une fenêtre ouverte, nous signale la présence d’un irréductible qui résiste encore et toujours à l’envahisseur.
Car les habitants, installés depuis dix, vingt, trente, quarante années, n’ont pas quitté la place en sifflotant, guillerets. Ainsi de Mme Garcia et de ses « quatre fois vingt ans », ex-secrétaire à la mairie, là depuis 1953 et contrainte de déménager : « On m’a foutue dehors. On m’a dit : “Il faut que vous partiez.” Ça s’est passé d’une façon inhumaine, sans mettre des gants. »
Avec d’autres, plus jeunes, la seule injonction n’a pas suffi. On a recouru à des méthodes moins avenantes : de faux squatteurs ont envahi des immeubles, détruit les canalisations, pourri la vie des locataires attitrés. Ailleurs, des incendies ont éclaté. Ailleurs encore, on a glissé des enveloppes, etc. Et aussitôt l’appartement vidé, des « dévitaliseurs » entrent en action :
« On casse les vitres, témoigne l’un d’eux, on casse les tubes, on casse les toilettes, tout ce qui est salle d’eau, pour éviter que les gens ne se relogent dedans.
Et les logements que vous cassez, ils sont habitables ou bien...
Oh oui ! C’est des palais dedans, et moi je casse des palais, vous comprenez monsieur ! Ça me dégoûte, mais qu’est-ce que vous voulez que je fasse ? On est payés pour faire ça, 1 212 euros brut. Le smic, quoi.»

Marseille compte ainsi trente-trois mille appartements vides, soit environ un sur dix (2) – dont 57 % sur la longue durée. Ceci dans une agglomération où près de quarante mille demandes de logements sociaux demeurent en attente (3).
Des « palais » ou « Zola » ? Certes, la « rue de la Rép’ » a perdu l’effervescence de ses années 1960, quand elle était peuplée de marins et de dockers, avec « des bars très renommés, des tailleurs, des bijoutiers, des boîtes de nuit, même du piano-bar et des entraîneuses », et l’avenue a depuis épousé la dégringolade du port. Mais le misérabilisme, outrancier, ne sert qu’à mieux faire table rase du passé et de ces gens « pauvres ou très pauvres ». C’est presque pour leur bien qu’on les éjecte, ou du moins pour celui de la ville.
Les moins vulnérables se sont regroupés au sein du collectif Un centre-ville pour tous. Voilà qui résume bien l’enjeu : que le centre-ville demeure accessible à tous. Ainsi, les locataires les plus combatifs, ou les mieux protégés (par des « lois 48 », par exemple) (4), furent recasés dans le parc social du quartier. Mais la plupart furent renvoyés plus au nord, dans les barres d’habitations à loyer modéré (HLM), voire dans les caravanes des campings avoisinants. Ayant quitté son hôtel meublé, Patrick réside désormais dans un bâtiment de la cité des Oliviers – où il héberge deux « collègues de galère » dans son deux-pièces. Comme il l’analyse : « Ils vont réhabiliter pour des étudiants qui ont des sous. Ils vont en faire le centre européen de la culture, pour les bourgeois. Et nous, des gens comme nous, on gâchait le paysage. D’un quartier où il y avait des pauvres, ils vont faire un quartier de luxe, et nous là-dedans on n’a plus rien à voir. Alors, on nous met derrière. »
Il s’agit moins d’un procès d’intention que d’un constat. « Le quartier [de la porte] d’Aix est un véritable quartier arabe, déclarait déjà M. Jean-Claude Gaudin en 1985, bien avant son élection comme premier magistrat de la cité phocéenne. Si un jour j’ai le moyen de faire quelque chose à la mairie de Marseille, je le ferai (5). » Depuis, il tient parole : « Regardez ces grues, se réjouissait son directeur de campagne en 2001. Elles construisent des appartements à 20 000 francs le mètre carré. A ce prix-là, la gauche est cuite. » D’où une synergie avec les promoteurs, qui enchante l’adjointe au logement, Mme Danièle Servant : « Je ne souhaite pas que les six cents familles soient relogées sur place. Le repreneur a l’air de mener la politique qu’on souhaite. » Bien d’autres secteurs (Noailles, Belsunce, etc.) ont fait, font ou feront l’objet du même traitement : un abandon public pour mieux justifier, derrière, les spéculations immobilières privées.
Cette rue de la République constitue à la fois un cas d’école et un contre-exemple. La violence du processus, sa soudaineté, son volontarisme rendent ici visibles, palpables, un embourgeoisement accéléré et son corollaire, l’éviction du peuple en périphérie. Ailleurs, cependant, le plus souvent, la seule loi du marché suffit à transformer, « en douceur », presque « naturellement », des quartiers entiers et leurs populations : à Marseille même, une hausse de l’immobilier qui oscille entre 15 et 20 % par an, voire le doublement des loyers décidé par l’investisseur Eurazeo, contribuent à « moderniser » la cité plus sûrement et plus discrètement que tous les « dévitaliseurs ». Cette métamorphose, tous les anciens secteurs populaires des mégalopoles européennes la connaissent ou l’ont connue : la Bastille à Paris, la Croix-Rousse à Lyon, les Marolles à Bruxelles, etc. Et il s’agit moins d’une « métamorphose » subite, avec un afflux foudroyant de personnes dotées de hauts revenus (ceux que les statisticiens appellent les « CSP + »), qui chasseraient les prolétaires, que d’une « évolution » étalée dans le temps et qui recourt à des agents intermédiaires.
Les géographes Christophe Guilluy et Christophe Noyé nous offrent ainsi la recette d’une gentrification réussie en « cinq étapes » : « 1. Déclin des ouvriers, remplacés par les employés, et arrivée des pionniers : artistes, étudiants, squats alternatifs ; 2. Valorisation du quartier, développement des lieux culturels : bars branchés, galeries d’art, salles de spectacles... ; 3. Arrivée des cadres supérieurs, poursuite du déclin des ouvriers, baisse des employés ; 4. Forte progression des cadres supérieurs, fort déclin des classes populaires, éviction des populations pionnières ; 5. Opérations immobilières par des promoteurs, réaménagement urbain : rues piétonnes, jardins, pistes cyclables (6)... »
Le « quartier ouvrier » accouche d’un « quartier embourgeoisé (7) » avec, comme le note le sociologue Jacques Donzelot, « un style de vie où émergent les cafés et restaurants du monde entier », les salles de concert, les boutiques d’art africain, autant de « signes du prestige que les promoteurs ont appris à manier pour conférer à certains lieux cette marque du “global” qui attirera les candidats à cette communauté mondiale (8) ». De quoi construire une « image “fun” de la ville », renchérit l’historien Alèssi dell’Umbria : avec la « disparition du travail au profit du service et des travailleurs au profit des serviteurs, l’espace se trouve peu à peu occupé par la culture et le tourisme, le centre devient une zone commerciale d’un genre particulier, consacrée au divertissement des classes moyennes, pour qui restaurants, bars branchés et expositions balisent un parcours sans aspérité (9) ».
La culture joue son rôle d’alibi, et le consensus régnant autour d’elle, de son industrie, de son cosmopolitisme, de ses sanctuaires (qui prendrait le risque de s’opposer à l’implantation d’une scène ou d’une bibliothèque, même si l’Opéra à Bastille et le Musée de la charité au Panier servirent de fers de lance à la « reconquête » immobilière de ces quartiers ?) masque les rapports de forces sociaux, déguise les desseins financiers sous les oripeaux du « cool » et du « sympa ». D’autant que les acteurs culturels, le « milieu des architectes, des photographes, du cinéma, du théâtre (10) », ces détenteurs de capital intellectuel (diplômes) – et pas seulement les détenteurs du capital tout court -, tirent un bénéfice concret de ces « rénovations ». Ils sont les premiers à profiter de la proximité avec l’emploi tertiaire, des gares TGV et des autres équipements. Voilà qui explique sans doute, pour partie, la faible contestation publique de cette dynamique urbaine : les professionnels de la représentation sont « mouillés » dans cette histoire en cours.
Le mutisme demeure général, et pourtant le phénomène prend de l’ampleur, ne se limite plus à Paris, Lyon et Marseille. Toutes les « capitales régionales », toutes les préfectures de département sont désormais atteintes. D’abord, l’immobilier a flambé partout : + 12,2 % à Tours en 2005, + 16,7 % à Angers, + 14,5 % à Besançon. Les propriétaires ont doublé leur patrimoine en moins de dix ans – via, notamment, dans les villes, la multiplication des chambres pour étudiants, et dans bien des campagnes la prolifération des résidences secondaires. Mais, surtout, les municipalités s’emploient à gentrifier, par peur d’apparaître « en retard », « à la traîne », toujours pas « dans la cour des grands », etc. Loin de freiner le marché, de le retenir, la volonté politique vient l’accélérer et le soutenir.
En langage d’élu local, cet impératif se prononce : « attirer des cadres ». De Rennes à Millau, en passant par Valenciennes, les collectivités s’y échinent, tandis qu’à Nancy « les entreprises recherchent un quartier branché et la possibilité d’y attirer des cadres », et qu’à Amiens une « cellule d’accueil spécialisée » se targue d’un relatif succès avec « l’arrivée de quelque six cents cadres chaque année (11) ».
Bien sûr, cette dernière ville demeure peuplée, en majorité, d’ouvriers et d’employés. Mais, de la zone d’aménagement concerté (ZAC) Paul-Claudel à la Hotoie, jusqu’à la Fosse-au-Lait ou Saint-Maurice, hier pollués par les teintureries et peuplés d’ouvriers spécialisés (OS), les panneaux apposés sur les immeubles en construction, ou plantés dans un sol qui attend sa coulée de béton, signalent un « programme résidentiel de standing », des appartements avec « vidéophone, ascenseur, terrasses-loggias, TV par satellite », et « avec les avantages fiscaux loi Besson » – ceci alors que la construction de logements sociaux, elle, stagne, malgré six mille demandes en attente et un office HLM qui conseille aux couples avec enfants, pour être hébergés avant un an, de se tourner vers les foyers d’urgence (12). Voilà le sens du mouvement, voilà pour qui on construit la ville aujourd’hui, et pour qui on ne la construit pas (13). Voilà pour qui M. Gilles de Robien, maire d’Amiens et ministre de l’éducation, prononce dans son hôtel de ville un discours qui élève les « nouveaux cadres », et eux seuls, au rang de « pâte humaine », organise des « Nuits blanches » techno avant-gardistes, singeant les soirées parisiennes.
Car, pour « bien vendre la ville » à la néobourgeoisie, il faut à la fois la « délivrer de ses “défauts”, la désencombrer, l’embellir, y réduire le bruit, la circulation, les mauvaises odeurs, les mauvaises rencontres », mais aussi y ajouter des « signes de prestige » synonymes de loisirs et de consommation chic. Confirmant cette citoyenneté à géométrie variable, l’adjoint à l’urbanisme de la ville d’Amiens, M. Hubert Henno, explique : « On va accueillir des chercheurs, des laboratoires pharmaceutiques veulent s’implanter... Donc, on va leur bâtir des résidences confortables, ce sont des gens qui ont besoin de calme, d’être bien logés. » Car les autres n’ont besoin ni de calme ni d’être bien logés...
Les publicitaires placent les cadres dans leur cœur de cible. Les radios, les quotidiens, les magazines s’arrachent cette clientèle. Le candidat socialiste à la présidentielle en 2002, M. Lionel Jospin, n’osait pas prononcer le mot « ouvrier », réservant son attention aux « classes moyennes » que, de son côté, M. Dominique Strauss-Kahn qualifiait de « groupe intermédiaire, constitué en immense partie de salariés, avisés, informés et éduqués, qui forment l’armature de notre société ». Il précisait même : « Du groupe le plus défavorisé, on ne peut malheureusement pas toujours attendre une participation sereine à une démocratie parlementaire. Non pas qu’il se désintéresse de l’histoire, mais ses irruptions s’y manifestent parfois dans la violence (14). » La ville et ceux qui la décident, ceux qui la dessinent, n’échappent pas à cette idéologie.
La géographie urbaine réfléchit les rapports de production. Il fallait des corons, aux patrons du XIXe siècle, pour fixer près de leurs usines une main-d’œuvre trop vagabonde. Il fallait des HLM, durant les « trente glorieuses » (1945-1975), pour achever l’exode rural, pour amener petites mains et gros bras à portée de cyclomoteur des zones industrielles. Avec un marché du travail ouvert jusqu’à Varsovie, avec des fabriques qui se délocalisent à Dacca ou à Pékin, les prolétaires n’apparaissent plus comme essentiels au fonctionnement économique. Par ailleurs, avec un chômage (officiel) à 9 %, des études qui se sont démocratisées, les entreprises n’ont guère de mal à recruter des employés et des petits cols blancs. Inutile de les « attirer », de leur promettre une « qualité de vie » conforme à leurs attentes ; s’ils travaillent, c’est déjà beau. Reste donc à conquérir une élite, désignée comme les « producteurs de richesses »...
Avec cette course aux « CSP + », s’agit-il d’une nécessité – ces cadres drainant des emplois moins qualifiés à leur suite ? Ou d’un tropisme social, d’une politique de classe : des dirigeants favorisant les arrivants qui leur ressemblent, recherchant la compagnie d’assureurs, de chirurgiens, d’avocats, d’informaticiens comme eux et leurs enfants ? Un peu de l’un et beaucoup de l’autre, sans doute.
Cette ségrégation résidentielle génère une fracture scolaire, professionnelle, ethnique, etc., mais aussi dans le débat démocratique. Concentrés près du centre-ville et des lieux de décision, les heureux élus des médias, de l’économie, de la culture, de la politique vivent des rapports d’endogamie, incestueux. Ces riches autistes, omniprésents, omnipotents, éclipsent un pays que l’on n’aperçoit plus, que l’on n’écoute pas. Reléguées à l’écart des partis, des syndicats, des associations – dont les sièges et l’activité demeurent au cœur des villes –, les couches populaires apparaissent « de plus en plus en retrait de la sphère publique (15) ». Et les cartes de l’abstention recoupent celles de ces « périphéries aphones », trop éloignées pour que le centre entende encore leurs «voix».

François Ruffin
Le monde diplomatique
2007
(1) Terme dérivé de l’anglais, la gentry étant l’aristocratie britannique non titrée. Par extension, gentrification signifie embourgeoisement.
(2) Données citées par l’hebdomadaire économique TPBM (Marseille) du 12 novembre 2003, et reprises dans un tract de la CGT chômeurs, fort active sur ce terrain.
(3) Chiffre au 1er juillet 2004, d’après l’Observatoire de la demande en logement social des Bouches-du-Rhône (Marseille).
(4) Votées en 1948, ces lois réglementaient les loyers à un niveau très faible, pour protéger les locataires installés contre une augmentation brutale des prix.
(5) Les citations de ce paragraphe sont extraites respectivement du Matin (9 novembre 1985), du Nouvel Observateur (22 février 2001), du Figaro (18 novembre 2003) et de Libération (30 septembre 2004). Bruno Le Dantec les a recensées et référencées dans l’ouvrage Psychogéographie, Le Point du jour Editeur, Paris, 2005.
(6) Christophe Guilluy et Christophe Noyé, Atlas des nouvelles fractures sociales en France, Autrement, Paris, 2004.
(7) Ibid.
(8) Jacques Donzelot, « La ville à trois vitesses », Esprit, Paris, mars-avril 2004. Il est significatif que ce soit un vocable dérivé de l’anglais, l’espéranto de la mondialisation, qui désigne ce processus – gentrification – et ce nouveau genre de bourgeois – les gentrificateurs.
(9) Alèssi Dell’Umbria, Histoire universelle de Marseille, Agone, Marseille, 2006.
(10) Anne Clerval, « Le logement et l’habitat, éléments-clés du processus de gentrification », communication au colloque « Le logement et l’habitat comme objets de recherche ». Dans cette étude, la chercheuse a interrogé les gentrifieurs qui achètent dans le faubourg Saint-Antoine, à Paris.
(11) Le Point, Paris, 5 février 2004. Une rapide recherche sur Google confirme que la plupart des villes, même de taille moyenne (Roanne, Abbeville, etc.), disposent d’une « cellule d’accueil des cadres ». En revanche, lorsqu’on inscrit « cellule d’accueil des ouvriers », ou « des intérimaires », on obtient pour seule réponse : « Aucun document ne correspond aux termes de recherche spécifiés ».
(12) Fakir, Amiens, mai 2006.
(13) Ceux, en particulier, dont l’emploi a disparu et dont le pouvoir d’achat a été atteint.
(14) Dominique Strauss-Kahn, La Flamme et la Cendre, Grasset, Paris, 2002. Lire « Flamme bourgeoise, cendre prolétarienne », Le Monde diplomatique, mars 2002.
(15) Christophe Guilluy et Christophe Noyé, op. cit

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